lunes, 8 de septiembre de 2008

Un Jour à l'Opéra

Un Jour à L’Opéra


Il est dix-neuf heures quand je monte l’escalier qui se trouve sur le coté droit du bâtiment. Là-haut, le concierge, un homme qui doit avoir environ soixante ans, demande ma carte d’identification.
-Oh là-là, Cristóbal est-ce que tu ne me connais pas après vingt ans ?
Marie France, la coiffeuse, m’attend : Elle est nerveuse, hystérique. Comme toujours.
-Tu arrives en retard, et je dois peigner les solistes… et ma sœur est malade… et je suis toute seule… et je n’ai pas le temps de m’occuper de tout le monde…
Toute pressée, elle commence son travail adroitement. Pendant qu’elle prend mes cheveux en petites touffes, elle continue à ronchonner et en trois ou quatre minutes elle me met la perruque style Marie Antoinette. Parfait !
C’est le tour de la maquilleuse, celle-ci plus calme, maquille mon visage en blanc, mes pommettes en rouge et dessine un grain de beauté sur mon menton. Horrible !
Ensuite, je dois prendre l’ascenseur qui me conduit à une loge pleine de monde. C’est l’heure de m’habiller avec une jolie robe en soie couleur pastel style Marie Antoinette, bien sur.
Tout un univers de personnes déguisées à la manière du XVIIIème siècle se promène par les couloirs du théâtre. On peut écouter des cris partout : Ce sont les solistes qui chauffent leurs voix ; les musiciens de l’orchestre jouent leurs interminables escales ; les machinistes préparent la scène ; les ravaudeuses repassent frénétiquement ; les danseurs font leurs étirages ; les figurants font des photos comme souvenir ; le chef d’orchestre, habillé avec son flambant frac, attend l’appelle du régisseur. Tout le monde est prêt pour le début de la représentation.
- Ding-dong-dang : Mesdames, messieurs, il manque quinze minutes pour le début de la représentation. Cœur, à la salle de vocalisation, s’il vous plaît.
Les décibels montent en flèche.
- Ding-dong–dang : Mesdames, messieurs, dans deux minutes commencera la représentation. Madame Martin, Monsieur Jerez, Monsieur Corado, Coeur en scène s’il vous plaît. Maestro Lipton au dessous, s’il vous plaît.

Tout le monde prend sa place. La musique commence et le rideau se lève. L’opéra a commencé.
Il est 1784. La comtesse de Coigny fait une fête dans son château près de Paris. Il y a plusieurs invités, tous aristocrates et aussi Monsieur Chénier, un jeune poète qui est très célèbre parmi l’aristocratie à l’époque. André Chénier, qui est pour la révolution, critique ceux qui ne font rien pour le peuple qui meurt sans avoir rien à manger. Les invités se moquent de lui et continuent leurs danses en ignorant tout. Tout à coup un group de paysans fait irruption dans la salle. À la tête, Gérard, le serviteur de la comtesse, menace tous avec la révolution qui arrivera bientôt.
Le rideau tombe ainsi que les aristocrates qui s’étaient moqué de tout, qui vivaient dans leurs mondes d’abondance et plaisirs. Tout à coup, tout va changer.

Je monte l’escalier qui conduit à la loge du cœur car il faut se changer à toute vitesse. Les quinze minutes d’entracte ne sont presque jamais assez pour transformer une aristocrate en révolutionnaire.
Au revoir à mon joli déguisement, à ma magnifique coiffure et à mon maquillage blanc. Bonjour à une horrible robe de paysanne et à une espèce de bonnet de bain laid à faire peur.


-Ding-dong-dang : Deux minutes pour commencer le deuxième acte. Monsieur Alvarez, Madame Loti, Monsieur de León, Cœur, figuration, Mestro Lipton, occupez vos places, s’il vous plaît.
Je prends le drapeau tricolore que me donne Julian, l’attrezziste et j’attends mon tour dans la coulise.

Il y a trois ans que la révolution de 1789 a éclaté et beaucoup d’aristocrates ont été guillotinés. Maintenant c’est le peuple qui a le pouvoir. Robespierre et des hommes politiques font leurs discours dans la rue. Vive la révolution ! Liberté, égalité et fraternité ! Crie-t-on.
Chénier est persécuté pour critiquer ceux qui font presque les mêmes injustices que les aristocrates faisaient jadis. Donc, il est blâmé d’être contre-révolutionnaire et doit se cacher.
Madeleine, la fille de la comtesse de Coigny, est tombée amoureuse de Chénier le même jour de la fête chez sa mère il y a huit ans. Elle réussi à prendre contact avec lui à travers sa serveuse. À la fin, le poète tombe amoureux de la dame mais il doit choisir entre elle et un passeport pour échapper à la guillotine.
Gérard, qui est maintenant un des héros de la révolution et qui a toujours été amoureux de Madeleine, envoi un de ses espion à la recherche de la dame et son amant. Après avoir réfléchi longuement, il signe la lettre d’arrêt pour Chénier. Madeleine, s’offre elle-même pour sauver la vie de son amour tandis que Gérard, ému pour l’amour que la dame ressent pour son amant, décide défendre le poète et avouer sa fausse accusation. Cependant, Chénier est condamné à la guillotine.
Chénier est emmenotté, à genoux ; Madeleine, pleure ; le peuple est heureux d’avoir plus de sang ; la tragédie inonde les cœurs de tous ceux qui sont dans la salle. Le rideau tombe. C’est la fin du deuxième acte.

Tout le monde est fatigué. Heureusement, on a quinze minutes pour prendre un sandwich. Les couloirs sont bondés des gens qui se reposent : Les musiciens prennent du café et les loges accueillent leurs sporadiques hôtes, comme il arrive dans chaque représentation.
-Ding-don-dang : Deux minutes pour le troisième acte. Monsieur Alvarez, Madame Loti, Monsieur Jerez, Monsieur de Léon, Maestro Lipton, occupez vos places, s’il vous plaît.
On ne doit pas chanter dans cet acte. Donc, on continue à se reposer dans la loge où on peut entendre la musique qui se produit dans la scène grâce aux haut-parleurs.

Chénier, condamné à la guillotine, attend son tour en prison. Madeleine avec Gérard, suborne le geôlier. A l’aube, quand le bourreau appellera Idia Legray, une « merveilleuse » accusée de contre- révolutionnaire ; ce sera Madeleine qui prendra son lieu. Elle mourra avec son amour.
Oculte sous un faux nom, Madeleine marche vers la guillotine près d’André Chénier. Ils seront unis pour toute l’éternité.
L’orchestre joue les derniers accords d’une musique chargée d’émotion et tragédie. Fin de l’opéra.

Luisa Dolores Camacho Delgado, 5º Curso de Francés
Escuela Oficial de Idiomas de Vélez-Málaga

No hay comentarios: