lunes, 11 de mayo de 2009

A Chloris

Si es verdad, Chloris, que me amas,
(Y he oído, que bien me quieres,)
No creo que ni los propios reyes
Posean una felicidad semejante a la mía.

¡Que la muerte sería inoportuna
Si viniera a cambiar mi fortuna
Por la felicidad de los cielos!

Todo cuanto dicen de la ambrosía
no impresiona a mi fantasía
ante la recompensa de tu mirada.




S'il est vrai, Chloris, que tu m'aimes,
(mais j'entends que tu m'aimes bien,)
je ne crois pas que les rois mêmes
aient un bonheur pareil au mien.

Que la mort serait importune
de venir changer ma fortune
pour la félicité des cieux !

Tout ce qu'on dit de l'ambroisie
ne touche point ma fantaisie
au prix des grâces de tes yeux.


A Chloris,
Texto: Théophile de Viau (1590-1626)
Música: Reynaldo Hahn (1875-1947)
Phillipe Jarousky, contratenor
Jérôme Ducros, piano

No hay comentarios: